Profond, profond jusqu'aux enfers
Nous nous mêlons rivière et mer
Fondus comme l'argent et l'or
Je t'adore dedans, dehors
Tu es mon bourreau, ma victime
Nuit de noces, maison du crime
Tu es mon terrible tyran
Et mon naïf petit enfant
Nous avons connu des merveilles
Des dragons et des nuits de veille
Nous avons connu mille morts
Et résurrections à l'aurore
Dans ta chair compacte et si bonne
Au chaud parfum de cardamome
Je me blottis et je frissonne
Comme un chat trouvé qui ronronne
Je ne sais pas pourquoi tu m'aimes
Et pourquoi moi, la milliardième
Ce qu'il y a de moi à toi
Quel trésor tu peux voir en moi
Nous avons connu des merveilles
Des dragons et des nuits de veille
Nous avons connu mille morts
Et résurrections à l'aurore
Parfois j'oublie jusqu'à ton nom
Tu es un meuble, un bruit de fond
Puis, tu te dresses scintillant
Vainqueur comme un soleil levant
Souvent mon cœur pleure et se hait
Pour tout le mal que je t'ai fait
Puis je deviens sauvage et dure
Au souvenir de mes tortures
Nous avons connu des merveilles
Des dragons et des nuits de veille
Nous avons connu mille morts
Et résurrections à l'aurore
Quelquefois la fusion exquise
D'un frôlement comme une brise
Est si forte que je pourrais
M'évanouir si je voulais
Mais j'aime mieux goûter encore
Tous les prodiges de ton corps
Me noyer dans la griserie
Qui fait que pour toujours je ris
Nous nous mêlons rivière et mer
Fondus comme l'argent et l'or
Je t'adore dedans, dehors
Tu es mon bourreau, ma victime
Nuit de noces, maison du crime
Tu es mon terrible tyran
Et mon naïf petit enfant
Nous avons connu des merveilles
Des dragons et des nuits de veille
Nous avons connu mille morts
Et résurrections à l'aurore
Dans ta chair compacte et si bonne
Au chaud parfum de cardamome
Je me blottis et je frissonne
Comme un chat trouvé qui ronronne
Je ne sais pas pourquoi tu m'aimes
Et pourquoi moi, la milliardième
Ce qu'il y a de moi à toi
Quel trésor tu peux voir en moi
Nous avons connu des merveilles
Des dragons et des nuits de veille
Nous avons connu mille morts
Et résurrections à l'aurore
Parfois j'oublie jusqu'à ton nom
Tu es un meuble, un bruit de fond
Puis, tu te dresses scintillant
Vainqueur comme un soleil levant
Souvent mon cœur pleure et se hait
Pour tout le mal que je t'ai fait
Puis je deviens sauvage et dure
Au souvenir de mes tortures
Nous avons connu des merveilles
Des dragons et des nuits de veille
Nous avons connu mille morts
Et résurrections à l'aurore
Quelquefois la fusion exquise
D'un frôlement comme une brise
Est si forte que je pourrais
M'évanouir si je voulais
Mais j'aime mieux goûter encore
Tous les prodiges de ton corps
Me noyer dans la griserie
Qui fait que pour toujours je ris
Brigitte Fontaine, Profond
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